Pendant les heures d’hôpital, comme je ne peux rien faire de très intellectuel, je me pose des questions. J’aime bien. Me poser des questions. Et l’autre jour, je me suis demandé : combien de jour ai-je déjà vécu ?
C’est fou ce que je suis vieux. Horrifié. J’ai en effet découvert que
C’est énorme. 8500 jours ! C’est fou ce qu’on peut faire en 8500 jours. Par exemple, il me faut environ une heure pour écrire un article (eh oui, suis pas très très rapide…) sur ce blog. 24 articles en un jour, 228 000 articles pour 8500 jours. Ma vie vaut 228 000 articles de blog. Ah ouai ! Ça fait réfléchir, hein ?
C’est fou.
Tiens, en parlant de chiffres, vous avez déjà entendu parlé de Serge Girard ? Non ? C’est lui. Un gars qui s’amuse à traverser les continents en courant, comme ça, tranquille… Notre Forrest Gump national, quoi. Enfin lui, lorsqu’il arrive à la mer, il ne fait pas demi-tour, il s’arrête tout simplement… En ce moment, il termine son défi mondial, les cinq continents, en se payant l’Eurasie. Au moment où j’écris, il est quelque part entre la Turquie et l’Iran. Ce qui est beau dans tout cela, c’est que ça ne sert foncièrement à rien… Juste pour la beauté du geste, de l’effort. Pour le dépassement de soit.
Plus de 19 000km. Pas de jour de repos, une moyenne de 70km par jour. Un col à 6200m, plusieurs au dessus de 5000.
Ce gars m’impressionne. Ce genre d’aventure me parle beaucoup. En baver. Dans une moindre mesure, j’aime aussi en chier baver. Dans un effort physique, je veux dire. Parce qu’en ce moment, j’en bave, mais ça n’a rien de jouissif. Non, je parle de l’effort, celui qui fait mal, le long. Ça, j’adore. Et ça me manque. (oui Damien, je sais, je ne m’arrange pas avec le temps… Quoi, fou ?)
L’année dernière, à la même époque, je préparais une compétition. Un raid multisports. 5 jours d’effort, par équipes de 4. Quelle expérience ! Nous étions arrivés lessivés, mais quel bonheur de sentir le corps meurtri après la course. D’autant plus que nous avions trusté une place d’honneur (2èmes, ça le fait.) Expérience humaine, expérience sportive, j’en avais beaucoup appris sur ce que je pouvais faire dans des situations de fatigue, de stress, de doute importants, ainsi que sur l’esprit d’équipe, l’entraide.
Tout cela me manque maintenant, et si je sais que j’aurai de nouveau ce genre d’expérience plus tard, ça me fait mal, très mal, de voir mes coéquipiers reformer l’équipe sans moi pour cette année… Il me semble avoir trouvé un nouvel équilibre dans ma vie sans sport, mais il est dur à tenir… Chassez le naturel, il revient au galop ! D’autant plus avec les beaux jours qui commencent à arriver…
Tiens, lorsque je serai en bonne santé, pourquoi pas un tour de France à pieds ou à vélo pour faire connaître le dont de moelle osseuse et de cellules souches, et pour faire de la pédagogie sur ces thèmes ?