Campagne de l'INCa bis

Publié le par Pascal

Bonjour tout le monde. Certains se souviennent peut-être, j’avais passé un appel pour une campagne de l’INCa (Institut National du Cancer) visant à changer l’image de la maladie et des malades auprès de la population. J’avais eu plusieurs entretiens avec un journaliste travaillant sur cette campagne. Après avoir discuté, je ne m’étais pas senti du tout à l’aise avec la campagne, et avais donc décidé de ne pas aller plus loin.

Cette campagne est maintenant finalisée, et a été présentée hier. Je vous invite à aller consulter son site internet :

http://www.e-cancer.fr/herosordinaires/flash/index.html

Ca donne de très beaux témoignages, des affiches et des vidéos. Vous aurez surement l’occasion d’en voir quelques unes sur les murs de votre ville.

Je trouve très bien cette idée de tenter de changer l’image du cancer. Savez-vous qu’encore 28% des français pensent que le cancer est une maladie incurable (47% en 1998)? Ce chiffre pourrait paraitre anodin… Sauf quand on se dit que dans ces 28%, il y a peut-être la personne qui doit vous faire passer un entretien de recrutement, ou celle qui doit accepter ou non votre demande de prêt, etc…

J’aurais tout de même quelques remarques à faire sur cette campagne. Ce que j’avais ressenti lors de l’interview avec le journaliste, et qui n’avait mis mal à l’aise, je le retrouve dans cette campagne. Prenez par exemple le slogan : 2 millions de héros ordinaires. J’aime la notion de gens ordinaires, qui rejoint l’idée générale de mon blog : ça n’arrive pas qu’aux autres. Mais le mot « héros » me gène beaucoup. On me répète souvent que j’ai gagné un combat contre le cancer. Oui, mais je ne l’ai pas choisi. J’associe ça au simple mécanisme de survie. Un projectile vous arrive droit dessus, vous vous protégez face au danger. Là c’est la même chose. Soumis à un danger, vous trouvez des ressources venues du plus profond de vous-même pour vous protéger contre celui-ci. C’est un réflexe. Le héros est celui qui accomplit quelque chose de bien pour la communauté : je n’ai pas accompli quelque chose de bien pour la communauté, j’ai juste réagi à un danger, question de survie. Je trouve même qu'il y a une idée de sacrifice dans le terme "héros". Or je suis bien loin de l'idée de sacrifice pour ce qui conerne ma maladie. Si je tire beaucoup de choses positives de cette période, je m'en serais tout de même bien passé. D’ailleurs, lorsqu’on parcourt les vidéos sur le site de la campagne, on voit que certains ne sont pas d’accord avec ce terme.

Pour moi, le cancer touche des gens ordinaires. Le reste n’est question que de chance et d’entêtement. Pas d’héroïsme.

Quoi qu'il en soit, bravo à tous les malades et anciens malades qui ont trouvé le courage de témoigner . C'est un exercice qui doit être très difficile, ne serait-ce parce qu'il implique une forte et profonde réflection sur ce qui est arrivé. Une difficile introspection, lorsqu'on n'a qu'une seule envie: rependre une vie normale et ne plus penser à toutes ces difficultés...

Publié dans Maladie

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Est-ce toi que j'ai entendu chez Michel Cymes ce matin sur Europe 1 ?Bisous. et bon week-end.Mamie D@net.
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D
Je suis parfaitement d'accord avec toi sur le fait qu'on n'est pas des héros. Moi aussi, bien des gens louent mon courage. Et moi, je dis toujours que tout le monde, soumis à la même épreuve, peut trouver la force en lui. Et on n'a pas le choix. Un "héros" est quelqu'un qui fait un choix alors qu'il aurait eu une autre issue. Nous n'avons aucune autre issue que le combat.Ça me fait penser quand j'ai été visiter les ruines du World Trade Center à New York. On y parle des 3000 quelques "héros" qui y sont morts. Moi, je pense que les seuls vrais héros du 11 septembre, ce sont les policiers et les pompiers qui ont risqué et perdu leur vie. Les autres, ce sont des victimes.Mais tu sais, sans être un héros, tu peux être un modèle! :)Allez! Bon week end!
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N
oups je me sius trompée sur l'adresse blog
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N
salut pascal<br /> je sui entièrelment d'accord avec toi, et c'est vrai que lorsqu'on me dit que j'ai du courage je trouve que ce n'est pas vrai, c'est éffectivement un instinct de survie qui nous fait avancé. Par contre je pense comme franck que les héros sont nos proches. Ainsi mon homme qui a tout assumé au pied levé, deux licenciements, un cancer, un déménagement, un nouveau boulout et trois enfants : voilà le héros. Tiens il faut que je lui consacre un article sur mon blog<br /> Continues à croquer la vie<br /> nathalie
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B
Oui, j'ai commencé à voir des affiches et je trouvais aussi que le terme de "héros" n'est à mon avis pas très bien choisi.
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