Et de trois...
Mercredi. Me voilà remis de cette foutue angine. Je suis sorti de l’hôpital hier, avec beaucoup de plaisir et de soulagement. J’y ai discuté avec un gars de 65 ans lui aussi atteint du cancer, qui a eu droit à un séjour de 5 semaines en chambre stérile…
J’ai honte de me plaindre de trois jours d’hospit…
Chambre stérile… Pourvu que je ne passe pas par cette case. Ce charmant monsieur me raconte la manière dont il l’a vécue. Cinq semaines dans un espace de quelques mètres carrés, avec pour seules distractions la télévision, la lecture, et un vélo d’appartement. Cinq semaines. Il me raconte comment il vit les deux premières semaines, assez bien en fait. Et puis ensuite rien ne va plus. Le confinement auquel il n’a pas été préparé, l’interdiction de voir ses proches (il a du choisir une personne qui serait ensuite la seule à pouvoir lui rendre visite…) Au secours…
Deux jours de répit, mercredi, jeudi. C’est l’occasion de profiter de la campagne environnante, et des dernières chutes de neige.
Vendredi. Chimio numéro trois. A peine remis, et je replonge déjà. Chienne de vie.
J’ai tout de même la chance d’être pris en hôpital de jour. C’est déjà ça de gagné. Je retrouve mes infirmières et aides soignantes préférées. On me pique rapido dans la chambre implantable. Une sacrée invention tout de même. J’ai eu vraiment du mal à l’accepter dans les premiers jours. Ce corps étranger me gênait vraiment, au point d’avoir parfois l’impression de ne plus pouvoir respirer correctement. Mais maintenant, celle-ci se rappelle à moi simplement lorsque je me vois torse-nu devant la glace. J’ai l’impression d’avoir une grosse bestiole sous la peau.
La chimio se passe bien. Elle se passe toujours bien, en fait. C’est après que ce n’est pas marrant !
Samedi. Comme à l’accoutumée, je me sens juste fatigué. Mais au moins je mange correctement. Quel merveilleux nouvel an, passé dans les bras de Morphée… Joie...
Dimanche. Les choses se dégradent. Les nausées ne s’arrêtent pas. Je vomis malgré mes médicaments à 10 euros le cachet… Tiens d’ailleurs, faudra que je fasse un petit article sur ce que je vous coûte depuis quelques semaines. J’ai reçu aujourd’hui la feuille de remboursements de ma Sécu pour le mois dernier, ça vaut le détour… Bref, je ne mange rien ce jour là. Mon poids de forme (au pic de ma forme sportive) est entre 68 et 69kg. Je suis à 65kg en ce moment, ce qui reste encore largement acceptable. Mais je me demande bien ce qu’il en sera après 10 chimios…
Lundi. Petit déjeuner. Je tente d’avaler quelques fruits secs. 15 min plus tard, ces même fruits secs flottent, à l’état de bouillie mêlée à de la bile, au fond de mes toilettes. Le festin ne sera pas pour ce jour. Ça flotte bien, les amandes. Je me sens faible. Et dire que la veille de ma première chimio, je me tirais encore la bourre avec les potes à VTT…