Piquouse by myself!
Aujourd’hui, j’ai tenté la piqûre de granocyte tout seul. Vous vous souvenez, le granocyte… Mais si ! Le booster pour globules blancs, l’extrait d’ovaire de hamster chinois. J’avais vu l’infirmière faire, alors je me suis dit : pourquoi pas !
C’est parti ! Lavage de mains pendant cinq minutes (ouais, ouais, je n’allais pas opérer à cœur ouvert, mais bon… Soyons prudents !) Je prépare mon petit champ stérile, je m’assois, et je me calme. Le cœur était un peu au taquet, je n’ai pas mis le cardio mais ça devait être marrant à voir…
J’ouvre la boîte (tam tam tam tam… Attention, le requin derrière vous !!) Je sors le flacon, la seringue, la première aiguille. Là je crois qu’il faut que j’explique. La chose se présente sous la forme d’une seringue remplie d’eau ou quelques chose de ce genre (sérum physiologique), un flacon avec une poudre au fond, et deux aiguilles. La première étappe : mettre la première aiguille, la grosse, sur la seringue dont on a enlevé le bouchon, crever le couvercle du flacon, et y injecter l’eau. Nos bouts de hamster se dissolvent alors. C’est ce que je fais, après avoir préparé mes deux cotons imbibés de betadine. Je dissous, je dissous. Puis je ré-aspire. Seringue pleine. Next please. J’ouvre la boite avec la deuxième aiguille, la fine. J’enlève la grosse, je mets la petite. Fastoche. Je tapote un peu pour faire disparaître les bulles d’air, je pousse un peu jusqu’à ce qu’il n’y ait plus d’air dans la seringue.
Ça y est, on y est, moment fatidique. Je désinfecte. Un petit truc pour ceux qui doivent se piquer et qui n’y arrivent pas (je sais que les sclérosés par exemple doivent apprendre à se piquer eux-même) : en s’asseyant et en faisant un peu le bossu, on saisit mieux la peau du ventre, surtout pour les maigrichons comme moi.
Je saisis le bout de gras. Là, il faut y aller. C’est un peu comme de sauter de 10m dans la rivière. Le plus dur, c’est de déconnecter le cerveau, de se séparer de son instinct de survie qui te crie : « NON ! Tu n’es pas fait pour te rentrer un truc dans le ventre, et tu n’es pas construit pour sauter de dix mètre !»
Chochotte.
A la une, à la deux, à la trois !
Piouf !
Ça rentre comme dans du beurre. D’ailleurs, c’est un peu du beurre, finalement, le bout de gras que je pince entre les doigts.
Même pas mal. Je pousse encore un peu. Il doit y avoir entre 5mm et 1cm d’aiguille sous la peau, je pense. Au feeling ! Je pousse tout doucement sur le piston. Pas facile, ma respiration forte me fait bouger le ventre. Calme-toi !
Je pousse tout doucement. Je sens entre les doigts qui tiennent le gras que ça se durcit. Le liquide est entrain de venir.
Deux temps, trois mouvements, le tour est joué. Vide. Je retire la seringue, désinfection. Nickel.
Alors le bilan ? Pouvant gérer le débit comme je voulais, je n’ai eu aucune douleur, et je me suis senti un véritable héros pendant dix seconde. Comme dans les films, quand le gars à la guerre se recout lui-même son trou d’obus dans le ventre ! Mouais bon, c’est vrai, c’est seulement une aiguille de quelques micromètres de larges… Mais quand même ! Encore une jolie expérience pour moi!
Edit: Ce texte n'est pas un guide du petit piqueur illustré, toute fausse manipulqtion est de votre entière responsabilité.